AVANT CHRISTOPHE LAPORTE, CES FRANçAIS QUI ONT REMPORTé GAND-WEVELGEM
La victoire de Christophe Laporte dans la classique des Flandres ce dimanche a mis fin à une disette de 26 ans pour les coureurs français. Des sprints de Jacques Anquetil et Philippe Gaumont en passant par le raid solitaire de Bernard Hinault, retour sur les trois succès tricolores dans l'épreuve.
Jacques Anquetil : à jamais le premier (1964)
Durant sa carrière, le Normand a tout gagné. Cinq Tour de France, deux Tour d'Italie, un Tour d'Espagne... les victoires de prestige de Jacques Anquetil sont trop nombreuses pour être toutes énumérées. Parmi les trois Classiques qu'il a remportées, Gand-Wevelgem reste la première. Le 22 mars 1964, le Français, sous les couleurs de Saint-Raphaël (Saint-Raphaël-Gitane-Campagnolo) s'adjuge la 26e édition longue de 233 kilomètres.
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Jacques Anquetil défiait le temps
À 200 mètres de l'arrivée, Yvo Molenaers semble pourtant prendre une option sur la victoire après son échappée lancée à 10 kilomètres de l'arrivée. Mais 100 mètres plus loin, Anquetil déborde le Belge alors qu'il n'est sorti du peloton qu'à 3 kilomètres de la fin.
Une fois Molenaers dépassé, « Maître Jacques » doit résister à la trentaine de coureurs déchaînés. Sur les pavés des Flandres, il devient le premier tricolore à s'offrir cette course et signe « un exploit qui démontre toute sa classe » selon le commentateur de l'époque.
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Bernard Hinault : la révélation (1977)
Bernard Hinault n'a que 22 ans et dispute seulement sa deuxième saison parmi les pros au moment de la course. Le 19 avril 1977, « Le Blaireau » se prépare à courir les 277 kilomètres de l'étape, le parcours le plus long de l'histoire de l'épreuve.
Le casting a de quoi intimider avec un panel de coureurs spécialisés dans les classiques : les Belges Walter Godefroot, Willy Teirlinck et Frans Verbeeck, mais aussi les Néerlandais Jan Raas et Gerrie Knetemann font figure de référence. En confiance après sa cinquième place encourageante sur le Paris-Nice un mois plus tôt, le Français de l'équipe Gitane aborde la course sereinement et gravit deux fois le mont Kemmel sans flancher.
À 15 kilomètres de l'arrivée, il s'échappe et finit en solitaire sans aucune contestation (1'24'' devant Vittorio Alegri). La presse s'interroge. Simple coup d'éclat ou successeur d'Anquetil ? Cinq jours plus tard, le Breton décroche sa première victoire dans le Liège-Bastogne-Liège. Un succès qui en appellera rapidement d'autres.
Philippe Gaumont : « La Gomme » a déboulé (1997)
Visage de la jeune équipe Cofidis, Philippe Gaumont rejoint le groupe en 1997 et remporte Gand-Wevelgem cette année-là (le 9 avril). Il s'agit de la victoire la plus prestigieuse de sa carrière sur route. 20 ans après Bernard Hinault, « La Gomme » se fraie un chemin au milieu de 19 coureurs et devance Andreï Tchmil et Johan Capiot. Cette victoire rappelle davantage celle d'Anquetil, car le dénouement se joue au sprint.
Un scénario différent du coup de maître de son aîné Bernard Hinault, mais une victoire à 24 ans qui suscite l'enthousiasme pour la suite. Des perspectives rapidement balayées par plusieurs contrôles positifs en 1998 et 1999 alors que le coureur s'était déjà fait sanctionner en 1996. « Parfois, en voyant mon sang se mélanger aux produits, dans la seringue, puis remonter vers mon coeur, je me demandais quel effet cela allait produire à l'intérieur de moi », racontait-il dans son ouvrage Prisonnier du dopage.
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